VIVE LE SUD publié en 2002 theatre
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Vive le Sud (Et la chanson... Et l'Amour...)

Personnages :

ELLE : vingt-cinq ans, cheveux longs, physique attirant souvent l’attention... mais pas Claudia Schiffer quand même (miss Schiffer : mannequin aphrodisiaque pour une grande partie du genre humain masculin à la période d’écriture de cette pièce ; l’auteur lui consacre une chanson – voir post-face).
Pyjama impeccable. Bas : survêtement neuf.
Ne veut pas travailler et ne veut pas s’ennuyer.

LUI : trente ans, cheveux mi-longs ébouriffés ; banal. Pas moche mais banal. Pas rasé d’au moins huit jours. Vieille veste de pyjama (un trou bien apparent au coude droit), au-dessus d’autres vestes de pyjama et tee-shirts.
Bas : survêtement « ancien ».
Sent le négligé. Veut être écrivain, écrit des textes de chansons (jamais chantés)

ELLE et LUI ont quitté Douai (nord de la France) pour le sud-ouest (région de Montcuq en Quercy), un février de la fin du deuxième millénaire.

PREMIERE VOIX AU TELEPHONE : connaissance de LUI. Compositeur connu aux Francofolies de La Rochelle (festival de chansons), ayant participé aux rencontres d’Astaffort lors d’une précédente cession.

DEUXIEME VOIX AU TELEPHONE : soeur de LUI. Trente-sept ans. Secrétaire, « bonne à tout faire » d’une PME.

Références à :
MAMAN EST FOLLE : mère ELLE.
LA VIEILLE : une voisine, quatre-vingt-cinq ans, veuve, cancanière.
LE VIEUX : un voisin, quatre-vingt ans, raconte « le pays » aux «jeunes ».
GOLDORAK : patron de la soeur de LUI.





L'Auteur de la pièce de theatre .
Une force m’a poussé chez vous, je ne sais pourquoi, je n’ai rien à vous dire Une fois entrées en une âme, elles la dévorent, ne lui laissent plus la liberté de songer à rien, de s’intéresser à rien, de prendre goût à la moindre chose Une file de fiacres attendait la sortie.
Une espèce de fraîcheur moisie les saisit en entrant, cette humidité qui fait frissonner la peau et pénètre dans les poumons Une envie de pleurer oppressait Jeanne, un de ces besoins d’expansion vers un coeur ami, un besoin d’étreindre, en murmurant ses peines Une douleur rapide, aiguë, l’avait brusquement parcourue, puis s’était éteinte aussitôt Une des femmes se remit à parler Une dépêche ou une lettre, et j’obéirai.
Une de ces femmes, s’étant accoudée à leur loge, le regardait Une crise de jalousie suraiguë le déchira, car il venait de voir Annette porter son mouchoir à ses yeux Une colère sourde contre tout le monde couvait en lui, et une irritation incessante, qui se manifestait à tout propos, à tout moment, pour les causes les plus futiles Une colère s’éveillait en lui contre ce morceau de papier, une colère haineuse où se mêlait un étrange sentiment de malaise Une colère s’élevait en elle, contre son aveuglement et sa faiblesse.
Une colère confuse et une telle émotion le suffoquaient qu’il reconnut son coeur vermoulu d’amour Une chose surtout le soulevait de colère et d’indignation, l’amour Une chaleur pesante écrasait Paris, comme si l’air de là-haut, alourdi, brûlé, était retombé sur la ville, de l’air épais et cuisant qui faisait mal dans la poitrine Une cascade écume et roule sur de jolis rochers.
Une batterie flottante, ronde, haute, en forme d’observatoire, ressemblait à ces phares qu’on bâtit sur des Une autre parMa belle petite-fille , puis c’étaientMa chère petite–Ma mignonne–Ma fille adoréepuisMa chère enfant–Ma chère Adélaïde–Ma chère fille , selon qu’elles s’adressaient à la fillette, à la jeune fille et, plus tard, à la jeune femme Une audace de bravade faisait briller son oeil ; et, roulant un morceau de papier, elle alluma, comme pour une réception, les dix bougies des vilains candélabres posés au coin de la cheminée Une affinité l’unissait à cette poésie vivante ; et dans la molle blancheur de la nuit, elle sentait courir des frissons surhumains, palpiter des espoirs insaisissables, quelque chose comme un souffle de bonheur.
Une accalmie illimitée semblait engourdir l’espace, faire le silence autour de cette rencontre d’éléments ; tandis que, cambrant sous le ciel son ventre luisant et liquide, la mer, fiancée monstrueuse, attendait l’amant de feu qui descendait vers elle Un voyage à Paris ? À quoi bon ?
Un temps assez long s’écoula ; et tout à coup il se releva, fangeux de la tête aux pieds Un souffle d’air tiède, portant des odeurs d’herbe chaude et des bruits lointains de campagne, entra brusquement par ces trois grands trous, se mêlant à l’air un peu humide de la pièce profonde enfermée dans les murs épais du château Un soleil froid, dans un ciel bleu ouaté de brume, jetait sur la ville une lumière pâle, un peu fausse et triste Un rapprochement semblait même impossible dans les situations où ils se trouvaient Un prêtre vêtu d’une étole dorée montait à l’autel.
Un prélat de l’Église romaine lui parlait ainsi, à lui Un peu engourdi d’ailleurs par sa cigarette et son déjeuner, il rêvassait, le regard en l’air, esquissant dans l’azur des figures rapides, des femmes gracieuses dans une allée du bois ou sur le trottoir d’une rue, des amoureux au bord de l’eau, toutes les fantaisies galantes où se complaisait sa pensée.






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